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Quand Pauline Lit
29 septembre 2011

Mine de petits riens sur un lit à baldaquin - Radu Bata

Pourquoi ce livre : J’en ai déjà parlé ici, il s’agit d’une lecture pour l’opération Masse critique de Babelio. Le titre m’avait intrigué et cela m’a permi de découvrir une petite maison d'éditions dotée d’un drôle de nom : Galimatias. Cela aurait pu me permettre de participer au challenge des agents littéraires puisque cette maison d’édition n’a publié que 2 ouvrages me semble-t-il. Malheureusement il a été publié en mai 2011 !

Résumé : Impossible de faire un résumé de ce livre qui est une sorte de recueil de pensées.

Je pense (car je n’en suis pas sûre et je n’ai aucune indication à ce sujet) qu’il s’agit des pensées nocturnes de l'auteur tout droit sorties de ses rêves, de ses cauchemars et de ses insomnies. On pourrait presque croire qu'il a bu ou que c'est son inconscient qui s'adresse a nous alors que lui dort. Appelons ça un journal nocturne (d’ailleurs le sous titre est « séjours nocturnes ») qui se déroule du 29 aout au 31 décembre 2010 quasi sans interruption. Les récits sont de différentes formes : une pensée de quelques lignes, un poème, un texte de quelques pages et d’autres genres se mêlent les uns aux autres. Les quelques jours ou il n’écrit pas, a-t-il enfin réussi à dormir ?

Mon avis : Le titre d’abord m’a intrigué ! C’est pour ca que je l’ai sélectionné dans la liste de Masse critique. A sa réception, j’ai été agréablement surprise par sa couverture. Par contre un bémol, qui m’a poursuivi tout au long de la lecture, c’est l’odeur de ce livre. Ce n’était pas une odeur agréable et je ne sais pas d’ou elle vient. Est-ce le conditionnement, le voyage à travers la France ou le “papier BOUFFANT ivoire 90 g | Impression à encre végétale | plaques sans chimie”

Je dirais ensuite par rapport au contenu que c’est une œuvre très hermétique et qu’il manque une préface ou une postface, enfin bref une explication de ce texte que j’ai essayé, sans y parvenir totalement, de comprendre du début à la fin. J’ai espéré jusqu’à la dernière phrase que j’aurais un éclair de lucidité, une “fulgurance”, que l’auteur m’apporterait la solution. mais celle ci n’est pas venu et je reste sur ma fin ! Si vous avez lu ce livre et que vous pensez avoir compris le sens caché (parce que je pense tout de même avoir compris que son problème ce sont les insomnies et la recherche permanente du soleil) de ces récits nocturnes, je suis preneuse ! Je lance un appel au Petit littéraire pour faire une étude de ce texte que je lirai avec plaisir !

Quand je dis qu’il faudrait une analyse de texte c’est parce que je pense que derrière le fait que le texte soit tantôt en italique, tantôt en gras, tantôt sans majuscule ni ponctuation pendant plusieurs lignes, il y a surement un message que l’auteur veut faire passer.

Je vais quand même m’aventurer dans une petite analyse : Il joue beaucoup sur les oppositions entre le bien et le mal, le bon et le mauvais et surtout le jour et la nuit. “on est bonne poire ou mauvaise graine, bon ou mauvais couteau, bon samaritain et mauvais poète, bon prince et mauvais cheval, bon ou mauvais élève, bon coup ou mauvaise affaire... [...] Décidément, ces jours-ci, il est bon d’être mauvais.” (p.24 20/09/2010 Hommes de bien dans un train de nuit). Il aborde aussi souvent le sujet de la mort et je me demande si ces insomnies ne sont pas une peur de ne pas de réveiller, une peur d'être oublier, de ne pas / plus exister. Bien sur, il s’agit d’une psychologie de comptoir il faut bien le dire mais j'essaie juste de comprendre ces textes si intrigants.

Il parle également beaucoup des mots, des langues. Ces mots qu'il mélange les uns aux autres dans ces récits, se servant tantôt de l’anglais, du roumain (sa langue maternelle) et le français pour s’exprimer. Ainsi, certains textes sont des traductions en Français de proverbes ou poèmes roumains. Il est à la recherche de cette langue, le roumain, qu'il a du abandonné lorsqu’il a quitté son pays mais qu'il n'oublie pas, qu’il ne veut pas oublier.

Il joue avec les mots, jusqu’à mélanger des mots qui ne semblent pas avoir de liens, comme si son but était juste d'aligner des mots dont le son est similaire pour créer des rimes mais en analysant le sens des mots scientifiques, ce ne sont pas juste des rimes, il y a un sens plausible derrière le texte.

nuit vade-mecum
ad libitum
dans le vacuum
de mon atrium
j’entends en post scriptum
le strontium
grignoter le linoleum”
(p. 70, 6/11/2010, 2 et 2 font 7)

Chaque récit est introduit par une phrase, parfois un proverbe, parfois une pensé, parfois une citation. Et puis de temps en temps, une phrase entre guillemets mais pas d’auteur... Quelles sont les références ? Si je vous dit “Chéri, c’était pas bien de partir un lundi, ca m’a plombé toute la semaine !” quelqu’un est capable de me dire d’ou ca vient ? parce que je n’ai pas trouvé...

Cette phrase introductive chaque jour, on pourrait la prendre comme le chapeau d'un article mais bien souvent je n'ai pas compris le lien entre titre, le chapeau et le récit...

Enfin bref, vous l’aurez compris, à la lecture de ce livre, beaucoup de questions sont restées sans réponse.

En conclusion, je vous livre mon extrait préféré, peut etre parce que celui la j’ai tout compris :)

“ 03/10/2011

Un alphabet pour croire sur parole ou des lunettes pour corriger la nature ?

Quand la vie n’est pas parole d’Evangile, elle est peut-être une vraie mer

la mer rouge n’est pas rouge
la mer morte est bien trempée
la mer de glace est une peau de chagrin
la mer noire est couverte de bleue
la mer d’huile est d’ores et déjà une mer de goudron

la noyade est dans l’air car
le parcours n’est pas balisé et
nous nageons tous les jours
dans une mer de
contrefaçons”

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